Demander une analyse, c’est un premier pas vers un mieux –être qui n’est pas toujours simple à effectuer, souvent du fait de préjugés. Parmi ceux-ci, l’idée qu’une analyse durerait plus de dix ans est très répandue y compris chez des professionnels de la santé mentale. J’en veux pour preuve un récent article paru dans le magazine l’Express dans son numéro 3814-3815 (semaines du 8 au 21 août 2024) consacré à la psychanalyse. Selon un psychiatre, la méthode analytique se distinguerait ainsi : « Les approches anglo-saxonnes n’ont rien à voir avec le divan français où on embarque des gens sur des années, avec des séances qui peuvent durer quelques minutes comme plus d’une heure... ». Ces propos rapportés qui font état de préjugés tenaces sur la psychanalyse demanderaient d’y répondre point par point.
Concernant la durée d’une analyse, en vérité, une analyse dure autant de temps que le patient le souhaite, elle peut durer quelques mois comme plusieurs années, tout dépend de la demande. Le plus souvent, ce que les patients attendent d’une psychanalyse est un apaisement aux souffrances psychologiques qu’ils éprouvent. Dès lors qu’ils ressentent un mieux être, ils décident de mettre un terme à leurs séances. Il existe dans ce cas une fin naturelle à l’analyse dès lors que l’on ne souffre plus de ses symptômes et que l’on ne craint plus la répétition de ceux-ci.
D’autres patients décident d’aller plus loin. Animés d’un désir de mieux comprendre la complexité du psychisme humain et de la traiter du mieux possible à titre personnel, ces patients (ces analysants) intègrent la psychanalyse à leur vie durant plusieurs années car elle les aide à vivre. Il va de soi que dans ce cas aussi, qui est celui de la cure analytique, il n'y a aucune obligation et que la fin d’analyse reste fonction du désir de chacun.
